Catherine blum by Alexandre Dumas

Catherine blum by Alexandre Dumas

Auteur:Alexandre Dumas [Dumas, Alexandre]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Roman
Publié: 1854-07-02T23:00:00+00:00


Une heure après, comme des oiseaux qui ont pris leur vol, emportés sur une brise du matin, sur un rayon de soleil, sur un murmure des arbres, les deux jeunes gens avaient disparu, et, à leur place, dans la salle basse de la Maison-Neuve, deux hommes courbés sur un plan de la forêt de Villers-Cotterêts traçaient un contour que l’un d’eux eût eu grande tendance à élargir, si l’autre, à chaque erreur, ne l’eût fait rentrer dans les limites convenues.

Ces deux hommes, c’étaient Anastase Raisin, maire de Villers-Cotterêts, et Guillaume Watrin, notre vieil ami.

Ces limites que le marchand de bois voulait toujours étendre, et que le garde chef restreignait impitoyablement à la ligne tracée par le compas de l’inspecteur, c’étaient celles de la vente achetée par maître Raisin, à la dernière adjudication.

Enfin Guillaume Watrin, secouant la tête en manière d’approbation et cognant son brûle-gueule sur son ongle pour en faire tomber la cendre :

– Savez-vous, dit-il au marchand de bois, que c’est un joli lot que vous avez là, et pas cher du tout !

Monsieur Raisin se redressa à son tour.

– Pas cher du tout, deux cent mille francs ? s’écria-t-il. Bon ! il paraît que l’argent vous est facile à gagner, père Guillaume ?

– Ah ! oui, parlons de ça ! répondit celui-ci. Neuf cents livres par an, le logement, le chauffage, tous les jours deux lapins dans la casserole, les jours de grande fête un morceau de sanglier, il y a de quoi devenir millionnaire avec cela, n’est-ce pas ?

– Bah ! dit le marchand de bois en regardant le père Watrin, et souriant de ce fin sourire qu’on pourrait appeler le sourire du commerce, on devient toujours millionnaire quand on veut… relativement parlant, bien entendu !

– Alors, dites-moi un peu votre secret, répondit Guillaume ; ça me fera plaisir, parole d’honneur !

Le marchand de bois regarda de nouveau le garde chef d’un œil fixe et brillant ; puis, comme s’il eût pensé que le moment de faire une si importante ouverture n’était pas encore venu :

– Eh bien ! oui, répondit-il, on vous le dira, le secret, après le dîner, en tête à tête, le verre à la main, en buvant à la santé de nos enfants respectifs, et, s’il y a moyen de… moyenner, eh bien ! entendez-vous, père Guillaume, on fera des affaires.

Le père Guillaume le regarda à son tour en pinçant les lèvres et en secouant la tête ; et il était assez difficile de deviner ce qu’il allait répondre à cette quasi-ouverture du maire, lorsque Marianne entra tout effarée.

– Oh ! monsieur le maire, s’écria-t-elle, en voilà un malheur !

– Eh ! mon Dieu ! lequel, madame Watrin ? demanda celui-ci avec une certaine inquiétude.

Quant au père Watrin, habitué aux façons de sa femme, il parut moins impressionné que son hôte le marchand de bois.

– Qu’y a-t-il donc ? dit le maire.

– Qu’est-il arrivé, la vieille ? demanda à son tour Watrin.

– Mais il est arrivé que voilà mademoiselle Euphrosine qui dit comme



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